Multitasking 📚📚🧠et Ă©ducation au MarocđŸ‡Č🇩 : un systĂšme scolaire sous pression

Le multitasking, c’est cette idĂ©e qu’on peut faire plusieurs choses Ă  la fois avec la mĂȘme efficacitĂ©. En thĂ©orie, ça semble gĂ©nial : apprendre la gĂ©ographie tout en rĂ©visant les maths et en mĂ©morisant un poĂšme. Mais la science dit autre chose.

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April 20th, 2025 at 6:40 PM

Éducation formation et ingĂ©nierie PĂ©dagogie

Multitasking 📚📚🧠et Ă©ducation au MarocđŸ‡Č🇩 : un systĂšme scolaire sous pression

🕞🕞📚📚 6 minutes 

MESSAOUDI ABDELKARIM 

inventhinklearning@gmail.com

Imaginez un jongleur sur une place animĂ©e de Marrakech, tentant de garder en l’air une dizaine de balles Ă  la fois. Certaines tombent, d’autres s’envolent, et le spectacle, bien qu’impressionnant, frĂŽle souvent le chaos. C’est un peu l’image du systĂšme Ă©ducatif marocain 📚đŸ‡Č🇩 aujourd’hui : une surcharge de matiĂšres scolaires, une pĂ©dagogie axĂ©e sur la rĂ©vision et la rĂ©citation, et des Ă©lĂšves qui, malgrĂ© leurs efforts, peinent Ă  dĂ©velopper un esprit critique et analytique. Dans cet article, je vais explorer pourquoi le multitasking – cette capacitĂ© Ă  gĂ©rer plusieurs tĂąches simultanĂ©ment – pose problĂšme dans les Ă©coles marocaines, et comment la structure actuelle du systĂšme freine le dĂ©veloppement des compĂ©tences essentielles pour le 21e siĂšcle. On va plonger dans les donnĂ©es, les thĂ©ories, et mĂȘme quelques anecdotes pour rendre tout ça plus concret. PrĂȘt·e ? Allons-y ! 🚀  

1.Le multitasking : une illusion cognitive dans la classe 🧠🧠😖😖

Le multitasking, c’est cette idĂ©e qu’on peut faire plusieurs choses Ă  la fois avec la mĂȘme efficacitĂ©. En thĂ©orie, ça semble gĂ©nial : apprendre la gĂ©ographie tout en rĂ©visant les maths et en mĂ©morisant un poĂšme. Mais la science dit autre chose. Selon une Ă©tude de 🚹🚹l’American Psychological Association (2006), le cerveau humain ne peut pas rĂ©ellement traiter plusieurs tĂąches cognitives complexes en parallĂšle🚹🚹. À la place, il passe rapidement d’une tĂąche Ă  l’autre, ce qu’on appelle le task-switching. Chaque changement coĂ»te du temps et de l’énergie mentale, rĂ©duisant l’efficacitĂ© globale.  

Dans les Ă©coles marocaines, ce phĂ©nomĂšne est amplifiĂ© par un programme scolaire surchargĂ© ( 6 heures d'Ă©tudes par jour, diverses matiĂšres et compĂ©tences). Avec jusqu’à 12 matiĂšres par an pour les Ă©lĂšves du secondaire (maths, physique, arabe, français, histoire, gĂ©ographie, sciences, etc.), les Ă©tudiants jonglent constamment. Une Ă©tude du Conseil SupĂ©rieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS, 2014) souligne que cette surcharge quantitative entraĂźne une fragmentation de l’attention et une baisse des performances acadĂ©miques. 😓  

Prenons l’exemple de Fatima, une collĂ©gienne de 15 ans Ă  Safi. Chaque jour, elle passe d’un cours de chimie Ă  un autre d’histoire, puis Ă  un exercice de grammaire française, sans vĂ©ritable temps de transition. À la maison, elle doit rĂ©viser tout ça en mĂȘme temps pour les examens. RĂ©sultat ? Elle mĂ©morise des formules et des dates, mais elle a du mal Ă  comprendre les concepts ou Ă  les appliquer dans des contextes nouveaux. Ce n’est pas sa faute : son cerveau est en surcharge, comme un ordinateur avec trop d’onglets ouverts.  

2.Pourquoi le multitasking échoue en classe

🧠🚹🚹La thĂ©orie de la charge cognitive,🧠🚹🚹 dĂ©veloppĂ©e par John Sweller (1988), explique pourquoi cette approche est problĂ©matique. Selon Sweller, notre mĂ©moire de travail – la partie du cerveau qui traite les informations en temps rĂ©el – a une capacitĂ© limitĂ©e. Quand on lui demande de gĂ©rer trop d’informations Ă  la fois, elle sature. Dans le contexte marocainđŸ‡Č🇩📚🕞, les programmes scolaires, souvent conçus pour couvrir un maximum de contenus, ignorent cette limite. Les Ă©lĂšves sont bombardĂ©s de donnĂ©es sans avoir le temps de les intĂ©grer ou de les relier Ă  des connaissances prĂ©alables.  

En plus, le multitasking scolaire marocain est aggravĂ© par des conditions matĂ©rielles difficiles. Des classes surpeuplĂ©es (parfois 40 Ă  50 Ă©lĂšves) et un manque de ressources pĂ©dagogiques modernes (comme les tablettes ou les laboratoires) rendent l’apprentissage encore plus fragmentĂ©. Une Ă©tude de l’OCDE (PISA 2022) classe le Maroc au 71e rang mondial en mathĂ©matiques et au 79e en comprĂ©hension de l’écrit, soulignant des lacunes dans les compĂ©tences analytiques des Ă©lĂšves.  

3.Une surcharge quantitative : trop de matiĂšres, pas assez de profondeur

Le systĂšme Ă©ducatif marocain est comme une bibliothĂšque oĂč l’on empile des livres sans jamais prendre le temps de les lire. Depuis l’indĂ©pendance, le Maroc a misĂ© sur l’expansion quantitative de l’éducationđŸ˜”â€đŸ’«đŸ˜”â€đŸ’«đŸ˜”â€đŸ’«âŹ†ïžâŹ†ïž : plus d’écoles, plus d’élĂšves, plus de matiĂšres. Selon des donnĂ©es historiques, les effectifs scolaires ont explosĂ©, passant de 300 000 Ă©lĂšves en 1956 Ă  plus de 7 millions en 1998. Cette massification Ă©tait nĂ©cessaire pour dĂ©mocratiser l’accĂšs Ă  l’éducation, mais elle a eu un coĂ»t : la qualitĂ©.  

Aujourd’hui, un Ă©lĂšve marocain du secondaire peut avoir Ă  gĂ©rer jusqu’à 30 heures de cours par semaine, rĂ©parties sur une douzaine de disciplines. Chaque matiĂšre vient avec son propre manuel, ses propres examens, et ses propres attentes. 

[[ Le problĂšme, c’est que cette approche favorise la mĂ©morisation au dĂ©triment de la comprĂ©hension ]]. Une Ă©tude de 2015 dans Nouveaux cahiers de la recherche en Ă©ducation montre que les enseignants marocains, malgrĂ© les rĂ©formes comme l’Approche par CompĂ©tences (APC), restent ancrĂ©s dans une pĂ©dagogie de transmission des savoirs, oĂč les Ă©lĂšves rĂ©citent plutĂŽt qu’ils analysent.  

4.L’Approche par CompĂ©tences : une rĂ©forme inachevĂ©e

Introduite en 2000, l’APC visait Ă  recentrer l’éducation sur le dĂ©veloppement de compĂ©tences pratiques, comme la rĂ©solution de problĂšmes ou l’esprit critique. En thĂ©orie, c’était une rĂ©volution : fini les cours magistraux oĂč l’élĂšve est un rĂ©ceptacle passif ! Mais en pratique, les choses sont plus compliquĂ©es. Les enseignants, souvent mal formĂ©s Ă  cette approche, continuent d’utiliser des mĂ©thodes traditionnelles. 🚹🚹Selon un rapport de l’Agence Française de DĂ©veloppement (AFD, 2010), l’APC est freinĂ©e par des classes surpeuplĂ©es, un manque d’infrastructures, et une formation initiale des enseignants insuffisante.  🚹🚹

Pour illustrer, pensons Ă  un professeur de physique dans une Ă©cole rurale. Il a 40 Ă©lĂšves, un tableau noir, et un manuel dense Ă  couvrir avant l’examen national. MĂȘme s’il veut enseigner la rĂ©solution de problĂšmes, il n’a ni le temps ni les outils pour organiser des activitĂ©s interactives. Alors, il dicte des formules, les Ă©lĂšves les notent, et tout le monde passe Ă  la matiĂšre suivante. C’est un cercle vicieux.  

5.La pĂ©dagogie de la rĂ©vision et de la rĂ©citation 🗿😮😮: un frein Ă  l’esprit critique

Si le systÚme scolaire marocain était un jardin, il produirait beaucoup de fleurs, mais peu de fruits. La pédagogie dominante, centrée sur la révision et la récitation, donne des résultats visibles : des élÚves qui obtiennent des notes correctes, des taux de réussite aux examens nationaux en légÚre hausse (environ 60 % au baccalauréat en 2023). Mais ces chiffres masquent une réalité plus sombre : les élÚves réussissent souvent sans comprendre.  

5.1.Pourquoi la récitation domine

Historiquement, la mĂ©morisation a toujours eu une place centrale dans l’éducation marocaine, influencĂ©e par les traditions d’apprentissage 👀📚📚coranique oĂč la rĂ©citation verbatim Ă©tait valorisĂ©e. Cette approche, bien qu’efficace pour transmettre des textes sacrĂ©s, est moins adaptĂ©e Ă  un monde qui exige des compĂ©tences comme l’analyse, la crĂ©ativitĂ©, ou la rĂ©solution de problĂšmes complexes.  

Selon divers chercheurs marocains et pĂ©dagogues ✓✓la routine de la rĂ©citation crĂ©e une “atmosphĂšre de dĂ©motivation” chez les Ă©lĂšves et les enseignants✓✓. Les Ă©lĂšves apprennent Ă  rĂ©pĂ©ter des rĂ©ponses toutes prĂȘtes, mais ils sont rarement encouragĂ©s Ă  poser des questions ou Ă  explorer des idĂ©es par eux-mĂȘmes ( la discipline de l'histoire gĂ©ographique comme exemple). Prenons un exemple : en cours d’histoire, un Ă©lĂšve peut rĂ©citer les dates des dynasties marocaines sans comprendre les dynamiques sociales ou Ă©conomiques de l’époque. C’est comme apprendre une recette sans jamais cuisiner.  

5.2.Les consĂ©quences sur l’esprit critique

L’esprit critique, c’est cette capacitĂ© Ă  questionner, Ă  Ă©valuer, et Ă  construire des arguments basĂ©s sur des preuves. C’est aussi ce qui manque cruellement dans les salles de classe marocaines. Une Ă©tude de l’UNESCO (2011) souligne que les systĂšmes Ă©ducatifs axĂ©s sur la mĂ©morisation produisent des Ă©lĂšves moins aptes Ă  rĂ©soudre des problĂšmes non routiniers. Dans le cas du MarocđŸ‡Č🇩, les rĂ©sultats PISA 2018 montrent que 36 % des jeunes de 15 ans n’ont pas les compĂ©tences de base pour participer activement Ă  la sociĂ©tĂ©, un chiffre alarmant.  

Pour rendre ça concret, imaginez un dĂ©bat en classe sur le changement climatique. Dans une pĂ©dagogie idĂ©ale, les Ă©lĂšves analyseraient des donnĂ©es, proposeraient des solutions, et critiqueraient les politiques existantes. Mais dans beaucoup d’écoles marocaines, le cours se limitera Ă  un chapitre du manuel, appris par cƓur pour l’examen. Pas de discussion, pas de questionnement. 😕  

6.Comment sortir de l’impasse ? Des pistes pour un systĂšme plus Ă©quilibrĂ©

Alors, comment faire pour que nos élÚves ne soient plus des jongleurs débordés, mais des penseurs confiants ? Voici quelques pistes, basées sur la recherche et les bonnes pratiques internationales, adaptées au contexte marocain.  

6.1. Réduire la surcharge des programmes

Moins, c’est parfois plus. âŹ‡ïžâŹ‡ïžRĂ©duire le nombre de matiĂšres ou fusionner certaines disciplines (par exemple, histoire et gĂ©ographie) pourrait libĂ©rer du temps pour des apprentissages plus profonds. La FinlandeđŸ‡«đŸ‡źđŸ‡«đŸ‡źđŸ‡«đŸ‡ź, souvent citĂ©e en exemple, limite le nombre de sujets au primaire et met l’accent sur des projets interdisciplinaires. Le Maroc pourrait s’en inspirer en introduisant des modules thĂ©matiques qui intĂšgrent plusieurs disciplines autour d’un mĂȘme sujet, comme l’environnement ou l’innovation.  

6.2. Former les enseignants à des pédagogies actives

Les enseignants sont la clĂ©. Des programmes de formation continue, axĂ©s sur des mĂ©thodes comme l’apprentissage par projet ou la rĂ©solution de problĂšmes, pourraient transformer les salles de classe. Une Ă©tude de Hattie (2012) montre que la qualitĂ© de l’enseignant a un impact plus grand sur les rĂ©sultats des Ă©lĂšves que la taille des classes ou les ressources matĂ©rielles. Le Maroc devrait investir massivement dans des ateliers pratiques pour les enseignants, comme ceux proposĂ©s par le programme GENIE pour l’intĂ©gration des TIC.  

6.3. Encourager l’esprit critique dùs le primaire

L’esprit critique ne s’apprend pas en une nuit. DĂšs le primaire, les Ă©lĂšves devraient ĂȘtre exposĂ©s Ă  des activitĂ©s qui stimulent le questionnement : dĂ©bats, projets de recherche simples, ou mĂȘme jeux Ă©ducatifs. Par exemple, un projet sur 📚📚👀“Comment Ă©conomiser l’eau dans notre village ?” 📚👀👀pourrait combiner sciences, maths, et Ă©ducation civique, tout en encourageant les Ă©lĂšves Ă  proposer des solutions crĂ©atives.  

6.4. Repenser l’évaluation

Les examens actuels rĂ©compensent la mĂ©morisation. Et si on introduisait des Ă©preuves qui Ă©valuent la capacitĂ© Ă  analyser ou Ă  rĂ©soudre des problĂšmes ? Par exemple, un exercice de physique pourrait demander aux Ă©lĂšves de concevoir une solution pour rĂ©duire la consommation d’énergie dans une maison, plutĂŽt que de rĂ©citer des lois. Cela alignerait l’évaluation sur les compĂ©tences du 21e siĂšcle.  

7.Un appel Ă  l’action : changeons le rythme de l’école marocaineđŸ‡Č🇩đŸ‡Č🇩

Le systĂšme Ă©ducatif marocain est Ă  un carrefour. Continuer Ă  empiler les matiĂšres et Ă  privilĂ©gier la rĂ©citation, c’est comme demander Ă  nos Ă©lĂšves de courir un marathon avec un sac trop lourd. Ils arriveront peut-ĂȘtre Ă  la ligne d’arrivĂ©e, mais Ă©puisĂ©s et sans avoir appris Ă  profiter du chemin.đŸ„”đŸ„”đŸ„”đŸ€ź En rĂ©duisant la surcharge, en formant mieux les enseignants, et en mettant l’accent sur l’esprit critique, on peut transformer l’école en un espace oĂč les Ă©lĂšves ne se contentent pas de survivre, mais s’épanouissent.  

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des idĂ©es ou des expĂ©riences Ă  partager sur la maniĂšre dont l’éducation pourrait Ă©voluer au Maroc ?

Résumé

Cet article explore les dĂ©fis du multitasking dans le systĂšme Ă©ducatif marocain, oĂč une surcharge de matiĂšres scolaires et une pĂ©dagogie axĂ©e sur la rĂ©vision et la rĂ©citation limitent le dĂ©veloppement de l’esprit critique et analytique des Ă©lĂšves. En s’appuyant sur des thĂ©ories comme la charge cognitive et des donnĂ©es rĂ©centes (PISA, CSEFRS), il montre comment le systĂšme actuel fragmente l’attention et freine les compĂ©tences essentielles. Des solutions comme la rĂ©duction des programmes, la formation des enseignants, et une Ă©valuation repensĂ©e sont proposĂ©es pour un avenir Ă©ducatif plus Ă©quilibrĂ©.  

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-American Psychological Association. (2006). Multitasking: Switching costs.  

-Conseil SupĂ©rieur de l’Éducation, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS). (2014). État et perspectives du systĂšme d’éducation et de formation. Rabat.  

-Ezzaki, A. (2018). Enseignement crĂ©atif : L’innovation pĂ©dagogique Ă  la portĂ©e des enseignants au Maroc. ResearchGate.  

-OCDE. (2022). Programme international pour le suivi des acquis des élÚves (PISA) 2022.  

-Sweller, J. (1988). Cognitive load during problem solving: Effects on learning. Cognitive Science, 12(2), 257-285.

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