Au-delà du dirham : La révolution financière qui pourrait transformer le Maroc

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September 15th, 2024 at 4:16 PM

Perspectives

Au-delà du dirham : La révolution financière qui pourrait transformer le Maroc

Imaginez un instant que vous êtes assis dans un café traditionnel de la médina de Safi, sirotant un thé à la menthe tout en observant le ballet incessant des commerçants et des clients. Les pièces de monnaie tintent, les billets froissés changent de mains, et vous vous demandez : Et si tout cela se métamorphosait?

Bienvenue dans le Maroc d'aujourd'hui, un pays à la croisée des chemins, où tradition et modernité se côtoient dans une danse fascinante. Mais sous cette apparente harmonie se cache un défi de taille : comment propulser l'économie marocaine vers de nouveaux sommets tout en préservant son âme ?

Le cash est roi, mais pour combien de temps encore ?

Vous le savez comme moi, au Maroc, le cash est roi. Du petit épicier du coin au vendeur de tapis du souk, en passant par le paysan qui vend ses olives au marché, l'argent liquide circule comme le sang dans les veines de notre économie. C'est pratique, c'est tangible, c'est... la tradition.

Mais voilà, cette tradition a un coût. Un coût qui se mesure en opportunités manquées, en croissance freinée, en une économie qui peine à décoller malgré son immense potentiel. Alors, comment faire ? Comment convaincre Mohammed, le propriétaire du petit café où vous êtes assis, d'adopter des moyens de paiement modernes sans pour autant perdre l'essence de ce qui fait son charme ?

C'est là que les choses deviennent intéressantes. Car voyez-vous, réduire l'utilisation du cash n'est pas qu'une question de technologie. C'est une véritable révolution culturelle et économique qui pourrait bien redessiner le visage de notre beau pays.

Les TPME : le cœur battant de l'économie marocaine

Saviez-vous que 93% des entreprises marocaines sont des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) ? C'est énorme ! Et la majorité d'entre elles opèrent dans le secteur tertiaire. Autant dire que si nous voulons transformer notre économie, c'est par là qu'il faut commencer.

Prenons l'exemple de Mohamed, qui tient une petite boutique de vêtements traditionnels dans la médina de Safi au Maroc. Chaque jour, elle jongle avec les billets et les pièces, tenant ses comptes dans un petit carnet usé. Elle rêve de développer son activité, mais sans accès au crédit bancaire, comment faire ?

C'est là que la théorie du "banking the unbanked" entre en jeu. Développée par des économistes comme Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, cette approche vise à inclure financièrement les populations marginalisées. Et si nous appliquions ce concept à nos TPME ?

L'inclusion financière est la clé du développement économique durable. - Muhammad Yunus

L'agriculture, ce géant endormi

N'oublions pas non plus notre secteur agricole. L'agriculture paysanne non structurée représente une part importante de notre économie, mais elle reste largement en marge du système financier formel. Comment pouvons-nous moderniser ce secteur vital sans pour autant perdre notre héritage culturel ?

La réponse pourrait bien se trouver dans l'innovation financière. Des solutions comme le mobile banking ou les microcrédits adaptés aux besoins spécifiques des agriculteurs pourraient révolutionner le secteur. Imaginez un instant Hassan, un petit producteur d'huile d'argan, capable de recevoir des paiements instantanés sur son téléphone portable et d'accéder à des micro-prêts pour investir dans son exploitation. C'est un changement de paradigme complet !

La lutte contre le cash : un enjeu stratégique

Réduire l'utilisation du cash n'est pas qu'une question de modernité. C'est un enjeu stratégique majeur pour notre pays. Le cash, sous ses différents aspects, bloque la machine économique, crée de sérieux soucis, fragilise les moyens financiers formels, et participe à augmenter la pression fiscale.

Mais comment s'y prendre concrètement ? Voici quelques pistes de réflexion :

1. Education financière: Il est crucial de sensibiliser la population aux avantages des moyens de paiement modernes. Cela passe par des campagnes d'information, mais aussi par l'intégration de l'éducation financière dans les programmes scolaires.

2. Incitations fiscales : Pourquoi ne pas envisager des allègements fiscaux pour les entreprises qui adoptent des moyens de paiement électroniques ? C'est une approche qui a fait ses preuves dans d'autres pays en développement.

3. Innovation technologique : Encourageons le développement de solutions de paiement adaptées à notre contexte local. Des applications mobiles intuitives, des cartes prépayées faciles d'utilisation... Les possibilités sont infinies !

4. Partenariats public-privé : L'État ne peut pas tout faire seul. Des collaborations avec le secteur privé, notamment les banques et les opérateurs télécom, seront essentielles pour déployer ces solutions à grande échelle.

5. Régulation intelligente : Il faudra trouver le juste équilibre entre encourager l'innovation et protéger les consommateurs. Une régulation trop stricte pourrait étouffer les initiatives, tandis qu'une approche trop laxiste pourrait ouvrir la porte aux abus.

Le défi de la formalisation

L'un des plus grands défis sera de convaincre les acteurs du secteur informel de rejoindre l'économie formelle. C'est un sujet délicat, qui touche à des questions de confiance, de culture, et même d'identité.

La théorie de l'économie informelle, développée par l'économiste Hernando de Soto, offre des pistes intéressantes. Selon lui, le secteur informel n'est pas un problème en soi, mais plutôt une solution créative face à des contraintes excessives.

Le secteur informel est la réponse populaire au capitalisme mercantiliste de l'État. Hernando de Soto

Plutôt que de chercher à éradiquer l'économie informelle, ne devrions-nous pas chercher à comprendre ses mécanismes et à créer des passerelles vers le secteur formel ? Des approches innovantes comme la micro-assurance ou les comptes bancaires simplifiés pourraient jouer un rôle clé dans cette transition.

L'impact sur la productivité

Réduire l'utilisation du cash pourrait avoir un impact considérable sur la productivité de notre économie. Pensez-y : moins de temps perdu à compter et recompter l'argent, moins d'erreurs de calcul, moins de risques de vol... C'est autant de temps et d'énergie qui peuvent être réinvestis dans le développement des entreprises.

La théorie de la croissance endogène, développée par des économistes comme Paul Romer, souligne l'importance de l'innovation et du capital humain dans la croissance économique. En libérant nos entrepreneurs des contraintes liées à la gestion du cash, nous leur permettons de se concentrer sur ce qui compte vraiment : innover, créer, développer.

Un appel à l'action

Chers lecteurs, l'heure est venue de passer à l'action. Le Maroc a tous les atouts pour réussir cette transition vers une économie moins dépendante du cash. Nous avons le talent, nous avons la volonté, et nous avons l'opportunité de créer un modèle unique, adapté à notre culture et à nos besoins.

Alors, que pouvez-vous faire à votre niveau ?

- Si vous êtes entrepreneur, renseignez-vous sur les solutions de paiement électronique disponibles. Même si vous ne les adoptez pas immédiatement, il est important d'être informé.

- Si vous êtes consommateur, n'hésitez pas à demander à vos commerçants préférés s'ils acceptent les paiements électroniques. La demande créera l'offre !

- Si vous êtes étudiant ou chercheur, pourquoi ne pas vous pencher sur ces questions ? Il y a tant à explorer et à découvrir dans ce domaine.

Le chemin sera long et parfois difficile, mais je suis convaincu que nous avons tout ce qu'il faut pour réussir. Ensemble, nous pouvons construire un Maroc plus prospère, plus inclusif, et prêt à relever les défis du 21e siècle.

Alors, êtes-vous prêts à faire partie de cette révolution financière ?

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1. Yunus, M. (2007). "Creating a World Without Poverty: Social Business and the Future of Capitalism". PublicAffairs.

2. De Soto, H. (1989). "The Other Path: The Invisible Revolution in the Third World". Harper & Row.

3. Romer, P. M. (1994). "The Origins of Endogenous Growth". Journal of Economic Perspectives, 8(1), 3-22.

4. Banque Mondiale. (2022). "Global Findex Database 2021: Financial Inclusion, Digital Payments, and Resilience in the Age of COVID-19". Washington, DC: World Bank.